Vente de terrain agricole : ferme ou exploitation agricole ?

La vente d'un terrain agricole est une étape cruciale qui nécessite une réflexion approfondie. Lors de ce processus, de nombreuses questions se posent, telles que les formalités préalables, la recherche d'acheteurs potentiels et la forme sous laquelle vendre le bien.

Formalités préalables à la vente d'un terrain agricole

Avant de procéder à la vente d'un terrain agricole, il est essentiel de respecter certaines formalités. Tout d'abord, il est recommandé d'informer la SAFER (Société d'Aménagement Foncier et d'Établissement Rural) de votre intention de vendre. Cet organisme joue un rôle clé dans la régulation du marché foncier agricole et peut exercer son droit de préemption sur les ventes de terrains agricoles. En informant la SAFER, vous bénéficierez d'une expertise reconnue, d'une garantie de paiement et d'un accompagnement dans la réalisation d'un projet rural s'inscrivant dans le tissu local. De plus, vous contribuerez à l'aménagement durable des terres agricoles.

Recherche d'acheteurs potentiels

Une fois les formalités préalables respectées, vous pouvez entamer la recherche d'acheteurs potentiels. La SAFER peut vous aider dans cette démarche en examinant les candidatures et en présentant les projets des acquéreurs devant un comité composé de représentants d'organisations agricoles, de collectivités territoriales, de l'État et parfois d'associations ou d'organismes de protection de l'environnement et de notaires. Il est également possible d'acheter un terrain via la SAFER, qui joue un rôle d'intermédiaire et de conseil entre les vendeurs et les acquéreurs potentiels. Votre investissement sera sécurisé, car les terrains agricoles proposés par la SAFER ont déjà fait l'objet d'une évaluation, et vous achetez le terrain à sa juste valeur. De plus, vous bénéficierez d'une expertise solide de la SAFER dans le domaine du foncier rural et d'un accompagnement jusqu'à la signature de l'acte.

Forme de vente du terrain agricole

Lorsque l'on veut vendre son terrain agricole, plusieurs options s'offrent à nous. Vous pouvez opter pour une vente directe à un acquéreur, ou passer par la SAFER qui jouera un rôle d'intermédiaire. Si vous choisissez la vente directe, il est recommandé de rédiger un compromis de vente détaillant les conditions de la transaction. Ce document engage les deux parties et permet de sécuriser la vente. En passant par la SAFER, vous bénéficierez d'un processus encadré et d'une expertise reconnue. La SAFER examinera les projets des acquéreurs et sélectionnera celui qui correspond le mieux aux critères d'aménagement durable des terres agricoles.

Récupération d'un terrain agricole loué

Dans certains cas, vous pourriez être amené à récupérer un terrain agricole que vous aviez loué sans bail. Cette situation peut s'avérer complexe, et les démarches peuvent être longues et ne pas aboutir. Si vous vous trouvez dans cette situation, il est fortement recommandé de consulter un avocat ou de contacter les syndicats de la propriété rurale. Ces derniers, bien que gérés par des bénévoles, ont une expérience précieuse dans ce type de cas et pourront vous conseiller sur la meilleure approche à adopter. Quoi qu'il en soit, pour récupérer un terrain agricole loué sans bail, vous aurez besoin de faire appel à un huissier. Ce dernier pourra vous éclairer sur vos droits et vous aider à récupérer votre bien.

Exploitation apicole sur un terrain agricole

Une situation particulière concerne l'exploitation apicole sur un terrain agricole. Pour exploiter un terrain à des fins apicoles, il faut être considéré comme un exploitant agricole, ce qui nécessite une demande spécifique qui peut être refusée. Cependant, même en tant qu'apiculteur déclaré comme chef d'exploitation à titre principal, vous acquérez les mêmes droits qu'un agriculteur possédant des terres cultivées. Néanmoins, dans certaines zones tendues, il vous sera probablement demandé d'être installé à titre principal pour bénéficier de ces terres.

Rôle des propriétaires fonciers dans l'usage des terres agricoles

Les propriétaires fonciers jouent un rôle majeur dans la détermination des usages des terres agricoles. Ils peuvent décider de confier leur terre à un agriculteur ou à une autre personne, influençant ainsi l'avenir de ces terres. En France, la propriété des terres agricoles est répartie entre différents acteurs, tels que les exploitants agricoles, les propriétaires privés non-exploitants, les sociétés agricoles et les propriétaires publics. Cette répartition varie selon les régions et influence les dynamiques du marché foncier agricole. Dans certaines régions, comme le Bassin parisien, le marché des ventes de terres est principalement un marché de consolidation des fermes existantes, dominé par les agriculteurs déjà en place. Les prix à l'hectare y sont élevés, et les sociétés de portage sont utilisées pour faciliter l'investissement foncier destiné à l'agrandissement des fermes. Dans d'autres régions, comme les zones de montagnes, les agriculteurs travaillent encore majoritairement des terres qui leur appartiennent, et les sociétés d'exploitation capitalistiques sont peu développées. Cependant, avec le vieillissement des agriculteurs et l'insuffisante relève générationnelle, de nombreuses zones sont touchées par la déprise agricole, ce qui peut générer l'enfrichement et l'emboisement des terres agricoles.

Baux ruraux et location de terres agricoles

Un autre aspect important à considérer est le bail rural, qui est un contrat de location conclu entre un propriétaire de terrains agricoles et un exploitant, dont l'objet est justement l'exploitation agricole. Le bail rural permet à un exploitant de louer des terres agricoles pour une durée déterminée, généralement de 9 ans, renouvelable. Il offre une certaine sécurité à l'exploitant en lui garantissant l'usage des terres pendant la durée du bail. Cependant, il peut arriver que des situations conflictuelles surviennent, comme lorsqu'un propriétaire souhaite récupérer ses terres louées à un exploitant. Dans ce cas, il est recommandé de consulter un professionnel du droit pour connaître les démarches à suivre et les droits de chacune des parties. En conclusion, la vente d'un terrain agricole est un processus complexe qui nécessite une bonne préparation et une connaissance approfondie des réglementations en vigueur. En suivant les étapes décrites ci-dessus et en faisant appel aux organismes compétents, vous pourrez mener à bien cette transaction de manière sécurisée et dans le respect des règles en vigueur.  

Quelle est la réglementation pour la vente d'un terrain agricole ?

La vente d'un terrain agricole est soumise à une réglementation spécifique, principalement liée au rôle de la Société d'Aménagement Foncier et d'Établissement Rural (SAFER). Voici les principales règles à respecter :

Informer la SAFER

Avant toute vente d'un terrain agricole, il est obligatoire d'en informer la SAFER. Cet organisme joue un rôle clé dans la régulation du marché foncier agricole et dispose d'un droit de préemption lui permettant d'acquérir le bien de manière prioritaire.

Examen des candidatures par la SAFER

La SAFER examine les candidatures des acquéreurs potentiels lors de comités regroupant des représentants de l'État, des organisations agricoles, des collectivités territoriales, etc. Elle sélectionne le projet qui correspond le mieux aux critères d'aménagement durable des terres agricoles.

Fixation du prix par la SAFER

La SAFER définit le prix de vente du terrain agricole en se basant sur un "Observatoire du marché foncier rural". Ce prix doit être accepté par le vendeur et l'acquéreur.

Validation de la vente par la SAFER

La vente n'est effective qu'après validation du choix de l'acquéreur par le conseil d'administration de la SAFER.

Compromis de vente obligatoire

Un compromis de vente, engageant le vendeur et l'acquéreur, est obligatoire pour fixer les conditions précises de la transaction. S'il dépasse 18 mois de validité, il doit être formalisé par un acte authentique.

Droit de préemption de l'exploitant locataire

Si le terrain est loué à un exploitant agricole, ce dernier bénéficie d'un droit de préemption lui permettant de se substituer à l'acquéreur pendant 2 mois après notification de la vente.

Respect du bail rural en cours

L'acquéreur doit respecter le bail rural éventuellement en cours sur le terrain, dont la durée minimale est de 9 ans renouvelable. Il ne peut y mettre fin à l'occasion de l'achat. En résumé, la vente d'un terrain agricole implique obligatoirement l'intervention de la SAFER, qui encadre et valide la transaction selon des critères stricts, ainsi que le respect des droits des exploitants locataires le cas échéant

Quel est le prix moyen d'un hectare de terre agricole ?

Selon les données récentes de la Fédération nationale des Safer (Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural), le prix moyen d'un hectare de terre agricole en France s'établit à :   6 130 euros par hectare en 2022   Ce prix moyen des terres libres a augmenté de 3,2% par rapport à l'année précédente. Cependant, il existe une grande disparité régionale autour de cette moyenne nationale :
  • Dans les zones de grandes cultures, le prix moyen est de 7 390 €/ha (+1,6%).
  • Dans les zones d'élevage bovin, le prix moyen est de 4 650 €/ha (+1,7%).
  • La région Provence-Alpes-Côte d'Azur affiche le prix le plus élevé avec 17 035 €/ha.
  • À l'inverse, certaines régions comme la Corse ou les Pays de la Loire ont des prix autour de 3 000 €/ha seulement.
Le prix des terres agricoles varie donc fortement selon la région, la nature des cultures et l'attractivité du territoire. Mais la tendance générale reste à la hausse ces dernières années, avec un marché foncier agricole particulièrement dynamique en 2022.

Puis-je acheter un terrain agricole sans être agriculteur ?

Oui, il est possible d'acheter un terrain agricole sans être agriculteur, mais cela comporte certaines contraintes et restrictions liées à l'intervention de la SAFER (Société d'Aménagement Foncier et d'Établissement Rural).Voici les principaux points à retenir :
  • La SAFER dispose d'un droit de préemption qui lui permet d'acquérir de manière prioritaire tout terrain agricole mis en vente, même si un accord a déjà été trouvé entre le vendeur et un acquéreur non-agriculteur.
  • Cependant, il existe quelques exceptions où la SAFER ne peut pas exercer son droit de préemption, comme lorsque l'acheteur est déjà un exploitant agricole voisin cherchant à agrandir son exploitation.
  • Pour contourner la SAFER, vous pouvez envisager d'acheter le terrain pour un usage personnel (loisirs, plantation d'arbres, etc.) et non une exploitation agricole à proprement parler. Mais la SAFER peut tout de même s'y opposer si elle juge que le projet nuit à l'aménagement durable des terres.
  • Il est fortement recommandé d'informer la SAFER de votre projet d'achat et de suivre la procédure réglementaire, sous peine de voir la vente annulée si elle décide d'exercer son droit de préemption a posteriori.
  • Passer par un intermédiaire comme une foncière agricole peut faciliter l'acquisition en limitant les risques de préemption par la SAFER, mais augmente les coûts de transaction.
 

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